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Origines et Localisation des "CASSUTO"

Les traces les plus anciennes des Cassuto existent au Maroc et en Espagne. L'orthographe du nom est variée. Elle commence par Caçuto pour se transformer ou avoir son équivalent en Cassuto ou Cassouto en Espagne, Grèce, Egypte, Italie (ou Cafsuto, orthographe indifférente pour la même personne >XVII° siècle), et Tunisie (XVIII° siècle). Le nom de Cafssuto existe à Kastoria, en Grèce, sous l'empire Ottoman au XIX° siècle. (Cette famille émigre aux Etats-Unis au XX° siècle (en passant par l'Egypte) et son nom se transforme suivant la branche en Cassuto ou Capsuto). De même, les Cassuto émigrés depuis le Portugal vers Hambourg et la Hollande vers 1700 voient une de leur branche arriver aux Etats-Unis vers 1945 sous le nom de Cassutto. On trouve aussi des Cassuto en Israël, Tunisie, Egypte et Tripolitaine à la fin du XIX° et au début du XX° siècles. En Israël, on trouve au début du XIX° siècle des Kasuto, en provenance de Grèce (Salonique) ou de Bulgarie (encore l'empire Ottoman). Ce nom avec une orthographe légèrement différente, Kassuto, se trouve actuellement en Afrique du Sud (Durban).

Références Objectives

1466 :

Dans le livre de Antonio Dias Farinha (Portugal e Marrocos no século XV, disertaçao por o Deutoramento en Historia, apresentada à Facultad de Letras da Universitad Classica de Lisboa (policopiada), 3 vols. 1991), livre cité par José Rodriguez da Silva Tavin, (Os Judeus na expaisào Portuguesa em Marrocos durante o século XVI, Ediçoes AIPACDM, Distrital de Braga, 1997, p.183, note 32, distribué par la Librairie Portugaise, 14 rue Tournefort, Paris V°), on trouve :

"7 em 1466 D. Alfonso V contraton (embaucha) Moises Caçuto , ferreiro, morador (demeurant) en Alcacer-Ceguer (maintenant Ksar Seghir)".

Tavin transcrit ce texte sous la forme : "Carta de El-Rei D. Alfonso V a contratar Mosse Caçuto, judeu ferreiro, morador en Alcacer-Ceguer, Avis, 22 de Maio de 1466".

Ces références m'ont été fournies par Lionel Lévy. Elles démontrent une orthographe portugaise du nom Cassuto et sa présence au Maroc, dans les colonies portugaises, en 1466.

1460 :

Le nom de Cassuto est cité dans :

Studia Rosenthaliana, vol II, n° 2, juillet 1997 à propos de Isaac de Rocamara (1601-1684). Il est dit : moine à Valence, son nom était frère Vicente de Rocamara, confesseur (biechtvader) de l'infante Marie. Il arriva en Hollande à 40 ans où il retourna au judaïsme. Il finit ses études le 1/04/1647 à la Franken University (maintenant province de Friesland) où il étudia la médecine. Il s'installa à Amsterdam comme médecin et devint membre de plusieurs institutions juives et la Mahamd. Lorsqu'il mourut, il laissa à ses enfants 50.000 guilders.

Cet article est à rapprocher de celui de Manuel Cadafaz de Matos, In memoriam Alfonso Cassuto (1910-1990) qui écrit : "Isaac de Rocamara avait étudié à Leiden. Son arrière grand-mère s'appelait Léa Rocamara Cassuto".

Toujours à propos des Rocamara, dans Geschiedenis der Portugeesche Joden te Amsterdam 1593-1925, p.65, il est dit que "le fils d'Isaac de Rocamara, Dr Salomo de Rocamara commença à étudier à Utrecht (doctorat le 18/08/1668). Comme son père, il était aussi poête et membre de la société poétique Maskil et Dal. Son ami et poête De Barrios écrivit un poème quand il mourut".

Ces renseignements ont été fournis par René Van Wijngaarden (r.van.wijngaarden@hccnet.nl) .

Avec la date de naissance de Isaac (1601), on peut déduire que son père était né vers 1570, son grand-père vers 1540, son arrière grand-mère (Léa de Rocamara Cassuto) vers 1520, la mère de Léa (Cassuto) vers 1490 et le père de celle-ci vers 1460, avec comme origine Valence.

1493

Dans le livre de Elie Carasso (Les juifs de Salonique), on trouve le nom de Cassouto à Salonique. Les Cassuto dépendent de la synagogue Beth Aharon, crée au XVII° siècle par des fidèles ayant quitté la communauté Sicilia. Celle-ci avait été fondée en 1493 lors de l'expulsion des Juifs de Sicile qui fut décrétée par le roi d'Espagne Ferdinand le Catholique le 12 janvier 1493. Il y avait à Salonique la synagogue Sicilia Yashan (ancienne Sicile, aussi appelée synagogue des pêcheurs) et la synagogue Sicilia Hadash (nouvelle, avec aussi beaucoup de pêcheurs).

1639

Tois juifs "levantins" seulement vivaient à Livourne : Aaron Franco, David Cassuto et Elias Jesurun. (La Nazione Ebrea a Livorno e Pisa, 1591-1700, Renzo Toaff, Leo S. Olshiski Editore, 1990, p. 38). D'après Lionel Lévy (Lettre du 25 novembre 1997), l'origine sepharade des autres noms montre que les Cassuto étaient aussi sépharades.

1644-45

Juda Cafsuto habitant via S. Martino, à Livourne est cité dans le livre de Renzo Toaff.

1678

Mosé Cafsuto est cité par Toaff comme marchand actif à Livourne en 1678 (liste des destinataires de marchandises déchargées par 14 navires dans l'année). Lionel Lévy précise que Cassandro M., Aspetti della storia economica e sociale degli Ebrei di Livorno nel Seicento, Milano, Giuffré, 1983, p. 155-157, orthographie ce nomCassuto. Il est destinataire des march andises déchargées de l'Isabella, en 1678, avec neuf autres maisons livournaises

1706

D'après Lionel Lévy (lettre du 25/11/1997), en 1706, le "Kaal Kados de Talmud Thora" d'Amsterdam envoie des fonds, via Livourne et le Caire à Jérusalem, à destination des "hahamim" Simson Gomes Patto, Ishac Lopes, Daniel Cassuto et Moseh Cargal. (Gérard Nahon, Métropoles et Périphéries Sépharades d'Occident, p. 224)

1582-1705

Les Cassuto n'apparaissent pas dans les Archives du Consulat de France à Tunis au XVII° siècle (ouvrage de  Pierre Grandchamp consulté par Gilles Boulu). Il n'y en a donc pas en Tunisie avant 1705.

Vers 1700

D'après une lettre de George Cassuto adressée à notre oncle André, une famille Cassuto, d'origine portugaise a émigré en passant par Livourne et Londres vers Hambourg et la Hollande. Il s'agit des descendants de Ephraïm Cassuto, dont Alonso Cassuto, retourné au Portugal, libraire à Lisbonne, dont le fils Alvaro, né à Porto est Chef de l'orchestre symphonique du Portugal.

1721

La liste du Kaad Kados de Talmud d'Amsterdam fait apparaître dans les dons aux villes de Jérusalem, Saphed et Hébron le nom de Haham (Le Sage, l'érudit Samuel Cafsutto pour la somme de 4  florins (Gérard Nahon, Métropoles et Périphéries Sépharades d'Occident, p. 227)

1729

La liste du Kaad Kados de Talmud d'Amsterdam fait apparaître dans les dons aux villes de Jérusalem, Saphed et Hébron le nom de Haham (Le Sage, l'érudit Samuel Cafsuto pour la somme de 4  florins (Gérard Nahon, Métropoles et Périphéries Sépharades d'Occident, p. 230)

1734

Le livre "Journal de Voyage en Terre Sainte" de Moise Vita Cafsuto de Florence, médecin est publié en hébreu et italien. Il a été traduit en français, lors du voyage de notre cousine Marie Rose, à Jérusalem, en 2000.

On le retrouve référencé à la Bibliothèque de Cambridge :

(http://alfa.lib.cam.ac.uk:8000/c/t?t=s&n=1&o=t&c=B&i=palestine$xdescription%3Dand%3Dtravel$xearly%3Dworks%3Dto%3D1800)

Author:

Cafsuto, Moisè Vita, 18th cent.

Uniform title:

Diario di un viaggio in Terra Santa. Hebrew & Italian

:Yoman masa' le-'Eres ha-Qodesh, 494-1734/ me'et Mosheh Hayim Q'afsuto, 'ish Firensey shebe-'Italyah, mitokh ketav-yad 'Italqi she-lo' pursam; targum shel Yosef Rofe' be-seyruf taslum ketav-ha-yad; `arkhu Milkah Q'asuto Zalsmanwe-Dawid Q'asuto

Yerushalayim: Qedem, yad le-yaqireynu mi-yesodam shel se'esa'ey M.D. Q'asuto, 1983[i.e. 1984]

4, 100, viip; 24cm

1753-1807

Les Cassuo n'apparaissent pas dans les "Atti Civili" du tribunal des Massai de Livourne. Ceux correspondent à la "ballotazione", c'est à dire à l'intégration à la

Communauté Juve de Livourne, la "Nazione Ebrea". ( J.P. Fillipini, Il porto di Livorno e La Toscana, p.97-137). Ils apparaissent pourtant dans le recensement de 1809.

Sont-ils absents parce que arrivés auparavant ou parce que ne faisant pas partie des "riches"?

1788-1878

Registres Matrimoniaux de la Communauté juive portugaise de Tunis aux XVIII° et XIX° siècles, Robert Attal et Joseph Avivi :

CASSUTO Abraham, cités 9 fois

CASSUTO Abraham, Enfant de Mardochee CASSUTO marié avec LODRIGUEZ Angele, u: 04/01/1792 (ancêtre)

CASSUTO Anne, Enfant de Abraham CASSUTO, mariée avec ELHAIK Joseph, u: 25/11/1863

CASSUTO David, cités 3 fois

CASSUTO David, Enfant de Abraham CASSUTO, marié avec PAS Reine,u: 13/11/1844

CASSUTO David, Enfant de Abraham CASSUTO, d. : apres 1842, marié avec BONAN Judica, u: 24/04/1815

CASSUTO Elie, Enfant de Jacob CASSUTO, marié avec DARDOUR Esther, u: 14/04/1862

CASSUTO Esther, Enfant de Abraham CASSUTO, mariée avec SPINOZA Joseph, u: 02/09/1868

CASSUTO Esther, Enfant de Jacob CASSUTO, mariée avec MENDES OSSONA Abraham Hay, u: 26/09/1855

CASSUTO Isaac, Enfant de Abraham CASSUTO, marié avec ZERAH Turkia, u: 24/06/1872

CASSUTO Isaac, cité 1 fois

CASSUTO Jacob, cités 5 fois

CASSUTO Jacob, Enfant de Salomon CASSUTO, marié avec IFLAH Simha, u: 21/09/1814 (ancêtre)

CASSUTO Mardochee, Enfant de Abraham CASSUTO, marié avec DARMON Luna, u: 15/05/1850

CASSUTO Mardochee

CASSUTO Moise, Enfant de Abraham CASSUTO marié avec SARBIA Mhana, u: 02/04/1856

CASSUTO Myriam, Enfant de Abraham CASSUTO, mariée avec SPINOZA Joseph, u: 30/06/1860

CASSUTO Rachel, Enfant de Jacob CASSUTO, mariée avec ABOCCARA Jacob, u: 21/04/1845

CASSUTO Rachel, Enfant de Abraham CASSUTO, mariée avec LUSSATO Isaac, u: 22/04/1872

CASSUTO Rachel, Enfant de David CASSUTO, mariée avec COSTA Samuel, u: 22/03/1791

CASSUTO Reine, Enfant de Jacob CASSUTO, mariée avec HACOHEN Joseph, u: 18/04/1859

CASSUTO Rosa, Enfant de Isaac CASSUTO, mariée avec FRANCO Amram, u: 30/09/1860

CASSUTO Salomon, Enfant de Jacob CASSUTO, marié avec CASSUTO Simha, u: 20/02/1844

CASSUTO Sara, Enfant de David CASSUTO, mariée avec MOATI Raphael, u: 16/12/1863

CASSUTO Simha, Enfant de David CASSUTO, mariée avec CASSUTO Salomon, u: 20/02/1844

1809

Le recensement de Livourne de 1809 (FILIPPINI J.P., Il porto di Livorno e la Toscana (1676-1814), 1998, 3 vol., ISBN 88-8114-445-X) donne plusieurs Cassuto :

- Cassuto Azzaria, mercier, 36 ans, 1 garçon, 1 fille;

- Cassuto Flaminio fu Azaria, corallaio (bijoux de corail?), 70 ans, 1 garçon;

- Cassuto Flaminio di Leone, maître d'école, 64 ans, 2 garçons;

- Cassuto Isach, revendeur de quincaillerie, 60 ans, 2 garçons;

- Cassuto Leon(e) Vita (Haïm), porteur des caisses, (portantino delle stanze dei cassieri); 21 ans, pas d'enfant;

- Cassuto Samuel, changeur d'or et d'argent, 28 ans, 4 filles.

1839

Montefiore census of Ottoman Controlled Erets Yisrael of 1839 CE. (Mathilde Tagger, http://www.sephardichouse.org/entrance.html )

Ottoman Jaffa en 1839, Kasuto Haïm, 34 ans, marchand, arrivée en 5595 (1834), 2 enfants (Bekhor 11 ans et Yosef 8 ans), Kasuto Bekhora, 55 ans, veuve, arrivée en 5594 (1833), tous deux nés à Salonique.

Jérusalem en 1839, Kasuto Dona, 42 ans, née à Salonique, veuve, Kasuto Kerido, né à Burgas, Bulgarie, études de la Torah, marié, arrivé en 5594 (1833)

1848

Le recensement de Livourne de 1841 (Ebrei de Livorno tra due Censimenti, 1841-1938, Commune di Livorno, Belforte Editore Libraio, 1990) donne comme Cassuto :

- Cassuto Giuditta, veuve de Azaria, 70 ans, via Balbiana, 1097, 1° étage; aveugle et indigente;

- Cassuto Leone, 49 ans, Via, della Scuola, 1113, 4° étage; vendeur de quincaillerie, 1 garçon;

- Cassuto Leone, âge non précisé, via della Scuola, 1110, 3° étage, industriel, indigent occasionnel;

- Cassuto Rosa, 55 ans, via dei Quattro Canti 976, 4° étage, benestante, 2 garçons, veuve

- Cassuto Samuel, 22 ans, mercier, via della Scuola, 1113, 4° étage, mercier, 1 garçon.

1853

Parmis les soucripteurs de l'emprunt de la ville de Livourne en 1853, un Cafsuto R di A (braham?), cité dans "Les
limites de la cité. Espace, pouvoir et societe a Livourne du temps du port
franc (XVIIe-XIXes.), Univ. Aix-M.I, 1999, de Samuel Fettah

Recensement actuel géographique des Cassuto

France, Italie, Hollande, Etats-Unis, Israël, Afrique du Sud. Les données trouvées sont répertoriées sur la page d'accueil de Bob et Francine.

Ce sont :

Notre famille (Cassuto, Montefiore, Gabison, Scemama);

Les descendants de :

Samuele CASSUTO (Italie, Israël, contact : Daniele Cassuto)

Efraim CASSUTO (Hambourg, Hollande, Portugal, USA, comprend les CASSUTTO, contact : Carine Cassuto)

Mordechai CASSUTO (Egypte, Israel, USA, contact : Elissa Cassuto)

Mordechai (2) CASSOUTO (Grèce, Egypte, Israël, USA, France, Canada, contact : Margie Cassuto)

Moshe CASSUTO (Israël, USA, contact : Rachel Drori)

Mosku CASSUTO (CAPSUTO, CAFSSUTO) (Grèce, USA, contact : Annette Cassuto ou Steven Capsuto)

Victor CASSUTO (Tunis, France, sans doute reliés à notre famille aux dires de Claude Cassuto et Colette Goldman. Leur père serait le cousin de notre grand-père)

Laurent CASSUTO (Egypte, Tunisie, Algerie, France, contact : Laurent Cassuto)

David Cassuto (Grèce, Turquie, Egypte, Israël, contact : Hagit Armoni Castel)

D'autres Cassuto (données de Marco Soria)

Remarque : Les Cassuto partis de Tunisie vers Alexandrie (frère de notre grand-père, Guido et ses enfants Victor, Raymond et Nadia) puis vers Caracas, Vénézuela ont tous disparu sans descendance mâle. Leurs descendants s'appellent Phocas, Bolet, Dinitriadis et Esayag (avec peut-être Cassuto en deuxième nom, selon l'habitude hispanique)

Hypothèses sur l'origine du nom

D’après Beth Hatefutsoth, The Nahum Goldman Museum of the Jewish Diaspora, (P.O.B. 39359, 61392, Tel-Aviv, Israël), lettre reçue le 3 août 1998, l'origine du nom serait berbère (voir texte ci-dessous) :

CASSUTO, CAPSUTO, CAFSUTO (BO75231)

Many Jewish family names are linked to places of origin or residence. The three surnames in this group are based on GAFSA/GAFSA in Tunisia. The suffice —UT is of Berber origin and the suffix —O was added under Spanish and Italian influence. The family name CASSUTO is documented since the mid-17th century. Distinguished bearers if the Jewish family name CASSUTO include the Italian Historian, Educator and Author, Moshe, David (Umberto) CASSUTO ( 1883-1951).

En fait, cette hypothèse a été semble-t-il émise par Umberto Cassuto, écrivain connu par ses écrits sur la Bible.

Mais on trouve le nom de Caçuto et celui de Cassuto au Maroc (colonie portugaise) et en Espagne, au milieu du XV° siècle. Ceci pourrait démontrer l'origine sépharade des Cassuto (sépharades : ayant émigré vers la péninsule ibérique lors de la destruction du temple au moment de la guerre contre les Romains). Il y a aussi des Cassouto en Sicile (appartenant à l'Espagne) avant 1493, Cassouto que l'on retrouve en Grèce (empire Ottoman). On ne peut pourtant pas écarter l'hypothèse d'une judaïsation de berbères qui auraient ensuite migré vers la péninsule ibérique, par exemple au moment de la conquête par les Arabes.

Une hypothèse analogue (origine berbère) a été émise pour le nom de Darmon (on trouve des Darmon tunisiens ou algériens et d'origine livournaise). Le texte suivant l'illustre :

LA THEORIE DES BERBERES JUDAÏSES

C'est notamment la thèse de N.SLOUSCHZ (1909). P. MONCEAUX (1902) affirme également : " A l'arrivée des Arabes, nombre de tribus berbères étaient plus ou moins judaïsées, surtout en Tripolitaine, dans l'Aurès et dans les ksours du Sahara". Le grand rabbin Eisenbeth (1936) reprend très largement l'hypothèse des berbères judaïsés; il est suivi par de nombreux auteurs plus récents : CHOURAQUI, CHEMOUILLI,..

En sens inverse, H.Z. HIRSCHBERG est très réservé sur cette thèse et considère que les berbères judaïsés ne constituent qu'une fraction très minoritaire des juifs d'Afrique du Nord.

D’où viennent les DARMON ?

Selon les études les plus anciennes, les DARMON seraient issus de la branche DHARMON de la grande tribu berbère des HAOUARA. Cette thèse a été développée par le Grand Rabbin Eisenbeth dans ses ouvrages (1936). Elle est reprise dans des études plus récentes. C’est celle qui est prise en compte par le Musée Juif des Origines de Tel-Aviv (Beth Hatefoutzot). Cependant d’autres recherches font état d’origines différentes.

LES BERBERES JUDAÏSES

Les tribus berbères étaient installées depuis très longtemps en Afrique du Nord. Les écrivains arabes font remonter leur origine à Goliath le Philistin et évoquent l’émigration des Canaanites. Des récits talmudiques et rabbiniques, dont les sources remontent au I° siècle de notre ère, font état, en effet, d’une migration volontaire des habitants de Canaan vers l’Afrique du Nord après la conquête de Josué. Procope, historien byzantin du VI° siècle, cite une inscription phénicienne à Tigisis (aujourd’hui, Aïn-el-Bordj, à 50 km au sud-est de Constantine) affirmant : " C’est nous qui avons pris la fuite devant ce bandit de Josué ". Ibn Khaldoun, au XIV° siècle, reprend cette affirmation : " Les Berbères sont les enfants de Canaan, fils de Cham, fils de Noé ". Il s’agit probablement de légendes qui ont été entretenues tout au long de la domination carthaginoise et rendues plausibles par la proximité de la langue punique et de l’hébreu.

Quoi qu’il en soit de leur véritable origine, certaines de ces tribus berbères ont probablement été judaïsées lors des multiples émigrations juives en Afrique du Nord. Dès 814 av J-C., des juifs auraient suivi les Phéniciens fondateurs de Carthage. Après la destruction du Premier Temple et surtout celle du second Temple par Titus en 7O, des dizaines de milliers de Juifs auraient été déportés ou auraient émigré vers la Cyrénaïque puis le Maghreb occidental. Enfin, une nouvelle vague d’immigrants juifs suivit l’échec de la révolte juive de Cyrénaïque ( 115-116 après J-C. ) puis la défaite de la Révolte de Bar-Kochba (132-135). Les juifs auraient alors pratiqué un certain prosélytisme, convertissant les tribus berbères qui les accueillaient (et notamment les tribus nomades refoulées vers le désert saharien par la colonisation romaine). On en trouve notamment témoignage dans les écrits de Tertullien au III° siècle et de Saint Augustin au V° siècle, qui s’indignent de ces conversions berbères au judaïsme.

Les juifs berbères d’aujourd’hui descendent-ils de ces tribus berbères judaïsées avant les conquêtes byzantine puis arabe ou sont-ils les descendants de juifs palestiniens (ou espagnols) ayant trouvé refuge parmi ces tribus berbères ? Ce point est sujet à controverse parmi les spécialistes.

La conquête arabe se traduisit par la quasi-disparition de la religion chrétienne mais les juifs berbères subsistèrent en petits groupes, vivant dans des villages isolés dans les zones montagneuses ou dans les territoires pré-sahariens. La reine Kahena (de la tribu Djeraoua), dans l’Aurès oriental, symbolise cette résistance des juifs berbères : les grands nomades juifs berbères combattent armés de leurs lances derrière leurs chameaux disposés en éventail. Mais la Kahena est vaincue en 693 et les vieilles communautés juives sont détruites. Des juifs de Palestine, qui ont suivi les armées arabes, reconstruisent de nouvelles communautés. Kairouan, fondée en 670, devient la capitale d’une orthodoxie juive professant le judaïsme babylonien, qui s’oppose aux pratiques judéo-berbères considérées comme hétérodoxes.

L’arrivée des juifs espagnols après 1391 et surtout à partir de l’expulsion de 1492 a bien évidemment modifié la vie de ces juifs berbères. Le clivage entre les deux communautés est resté manifeste : à Alger, les juifs espagnols (les megorachim : les exilés) sont surnommés les porteurs de capuches (kabbusiyyin) et les juifs indigènes (les tochavim : les natifs)les porteurs de turbans (shikliyyin ). Mais peu à peu, l’élite des rabbins espagnols impose son autorité et ses règles aux communautés locales. En 1394, par exemple, Simon ben Semah Duran dit Rachbatz(1361-1444) rédige des ordonnances, les taqqanot d’Alger, qui établissent une législation matrimoniale appliquée par toutes les communautés juives algériennes. La coutume de Castille devient la coutume d’Alger. De même Amram ben Merouass Ephrati, descendant d’une illustre famille de rabbins de Valence ( Espagne), devient rabbin d’Oran.

A partir de cette époque, les juifs d’Algérie, dans l’empire ottoman, constituent une seule communauté, même si certains particularismes locaux subsistent qui témoignent d’origines historiques différentes.
 
 

La famille DARMON : une origine berbère ?

La plupart des noms juifs berbères proviennent des noms des tribus berbères, des oasis ou des villages. D’autres noms, spécialement les surnoms, ont une origine arabe, souvent en rapport avec les conditions de vie ou l’organisation des communautés.

Selon les études les plus anciennes et les plus documentées, les DARMON appartiendraient à une de ces tribus berbères judaïsées avant la conquête arabe. Ils semblent être une des familles de la grande tribu Haouara qui nomadisait en Tripolitaine et en Tunisie. Au XI° siècle, ils furent refoulés par les Arabes Hilaliens venus de Tripoli, vers Tébessa, au pied des Aurès, aux franges du Sahara. C’est là que l’on trouve le Djebel Dharmoun (1066 m) d’où les Darmon tirent leur patronyme (déformation du judéo-berbère Darmoun(e) ou Darmouna). Les documents d’état-civil français les plus anciens (avant 1880) orthographient indifféremment sous la forme DARMOUN ou DARMON.

Nahum SLOUSCHZ (1909) cite également un village berbère nommé JARMON appartenant à la tribu des Néfoussas. Les établissements juifs du Djebel Néfoussa en Tripolitaine ont disparu à partir du XV° siècle.

Il m'est impossible de trancher pour les Darmon comme pour les Cassuto. Mais on voit bien que la source de l'idée de l'origine berbère est la même dans les deux cas, Le Musée Juif des Origines de Tel-Aviv.
 
 

Conclusion provisoire






Ce qui est sûr, c'est que le nom de Cassuto sous des formes variées a existé dès le XV° siècle en Espagne et/ou dans les possessions espagnoles comme au Portugal ou les possessions portugaises. Au XVII° siècle, on retrouve des Cassuto tout autour du bassin méditerranéen (Italie, Empire Ottoman) comme en Hollande et en Allemagne (en passant par l'Angleterre). Il existe maintenant une forte concentration de Cassuto en France, Amérique du Nord, Israël après émigration des pays méditerranéens, sans oublier ceux qui ont été déportés par les allemands pendant la dernière guerre (Grèce, Hollande).

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